Le combat de la violence contre les femmes: quelle médiocrité du remède

 

 

 

Par Adnan MOURI 

Chercheur chroniqueur

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« Hâtons-nous d’étudier l’inconscient avant qu’il ne se referme »Freud

« Il n’y pas de rapport sexuel comme La femme qui n’existe pas » Lacan,

 

 

Autrement dit pour une radicalité du combat, je tente de dire comment l’aliénation signifiante nous permet de comprendre la fonction  de  jouissance phallique chez le sujet.

En période de convalescence, covid oblige, et devant un cas de violence (renvoi d’une lycéenne à cause de sa chevelure), les commentaires m’ont inspiré ces quelques lignes qui constituent l’amorce  d’un document de travail à venir.

Pour reprendre le philosophe Lévinas « Le visage », ce concept au carrefour de la présence et de l’absence, de la responsabilité, de la subjectivité, de l’infini – ouvre un vaste champ de dialogue avec la pratique de la psychanalyse.

Affronter le sexisme et la violence devient, au fil des jours, un gage de fécondité de discours  pour lutter contre la terrible férocité à laquelle bon nombre de femmes sont confrontées journellement et ce pour diverses raisons y compris  des lors  travaux domestique qui demeurent, dans la plupart des cas, une tache exclusivement féminine.

(Voir les travaux du sociologue Pierre Bourdieu)

Il va sans dire que l’infatuation paranoïaque de l’esprit traditionnel demeure continuellement annonciatrice de la crise multidimensionnelle dont la faille du caractère (de la crise sexuelle n’épargne pas les deux sexes, étant donné que l’Œdipe subjectif de tout un chacun est traumatisé  en ayant peur de fonder la condition du « parletre » comme condition joyeuse qui spécifie  le sens de l’altérité.

Dans cette optique, le psychanalyste Rene Lew disait dans son article  Transmettre l’expérience de l’inconscient ne va donc pas de soi, car ce n’est pas en termes de savoir cernable (a fortiori de savoir inconscient et à plus forte raison de savoir référentiel) qu’une transmission opère en psychanalyse.

 Dans le sens de ce qui vient d’être dit, la seule chose qui se transmette est plutôt ce constat lui-même revu pour son concept selon les termes freudiens mettant en jeu le refoulement primordial (Urverdrängung). Il ne saurait correspondre dans la théorie lacanienne qu’au signifiant unaire S1 (S2 étant pour sa part situé en regard du refoulement proprement dit), fondé à partir du S(A/ ), puisqu’ils sont tous deux des index conceptuels (ou, disons, des signifiants algébriques) faisant fonction de phallus. Le phallus s’implique ainsi comme témoin transmissible de la signifiance.  C’est donc ce que Lacan appelle « l’évidement » et qui se situe à la source de la construction structurale qui donne « matière » (« rien de plus compact qu’une faille »

Avant  de refermer la parenthèse sur l’universalite de l’oedipe nous pouvons dire que    La conflictualité liée à l’œdipe «  type de phrase ma femme doit ressembler à ma mère », mérite un long développement. Autrement dit, devant cette morale qui devient désuète actuellement, les prédateurs imposent leur narration, a cet égard mostapha Safouan  dans la civilisation oedipienne nous disait La réalité sexuelle qui est pétrie dans les fantasmes, tout comme le corps l’est dans des images qui viennent de la lecture du désir de l’Autre, institue un sujet de l’énonciation où cette réalité ne peut que signifier à travers ses actes de parole.

Dans ce cas de figure, comment peut-on jouir du ratage en se laissant traumatiser par le culte du silence ? Sur cet aspect, nous pouvons dire que la consolidation de la nappe bien lisse de la phallocratie ne trouve pas sa démarcation dans le surgissement d’un fléau de façon spontanée, autrement dit, il ne s’agit  pas d’une émanation idéologique hasardeuse. Cette conception mortifère s’enlise dans une camisole d’impératifs surmoïques qui sont potentiellement dangereux puisque réfractaires dans le devenir du « désetre » du sujet parlant. L’altérité essentielle quant au « manque à être » se trouve en butte à un musellement.

Pour faire mienne la position de la psychanalyse existentialiste, je dirai avec Sartre : « l’éducation est un avenir et non pas un héritage ».

Pour revenir à l’instance paranoïaque de la violence contre les femmes ces derniers jours, le renvoi de la lycéenne pour une chevelure abondante provoque un véritable séisme dans « l’habituelle étrangeté à laquelle l’altérité est affectée ». A ce titre, transgresser les « idéologies de la paranoïa conservatrices » demeure d’une fécondité indéniable pour mettre en exergue une révolte libertaire. Cette résistance pourra se mettre au travail pour comprendre les récuses de l’inconscient au lieu d’exclure la fonction de l’inconscient ? Et cette dimension, l’inflation de l’affect, trouve son nid dans la confusion qui lie élaboration psychique et fonctionnement cérébral.

Pour revenir au cas de la jeune lycéenne qui, pour ma part, est loin d’être un cas isolé -  puisque la structure sociale demeure continuellement dominée par la répression et la censure - et j’apporte pour preuve l’exemple d’un cas bien précis, en étant enseignant formateur dans un lycée privé pour un laps de temps j’ai déjà eu l’occasion d’être confronté à ce type de problèmes qui débilise la structure éducative déjà aux abois.

Pour l’histoire, un bon matin le censeur qui porte bien son nom décide de renvoyer une élève en lui reprochant son « jean serré ». Cette dernière étant dans ma classe, elle s’adresse à moi en faisant savoir qu’elle s’est faite renvoyer pour tenue vestimentaire. Récusant toute forme d’hégémonie en discutant avec le censeur qui affiche son agacement, je tente de lui faire savoir de manière douce que son père venait de la déposer et qu’il était illogique de renvoyer l’élève … deux jours après ce censeur, en -saignante quelque années auparavant, rentre en plein cours et demande à l’élève de se lever pour vérifier sa tenue vestimentaire : le musellement frappe fort et ce n’est pas un fait isolé dans ce milieu contraint hélas. Donc à mon sens, bousculer les mentalités, « révolutionner l’idée de conservation », s’avère salutaire pour battre en brèche le consentement puéril du prurit infantile d’une islamisation de la modernité qui tente d’accabler le mouvement féministe de tous les maux. Il faudrait dire que le malheur des actions punitives allant jusqu’au châtiment corporel prônée par la mère / père n’est pas un fait isolé. Pour des amies qui font étude sur terrain via des entretiens, l’humiliation psychique traduit une réalité bien triste, en montrant que le sujet femme se maintient aussi dans le dédain de le « père version du féminin » par la mère sans pour autant m’étaler sur les conceptions cyniques et mortifères des adeptes de la normalité névrotique de la récusation du féminin chez l’homme et la femme. Cette interrogation sur l’étendue du refus du féminin, même si elle me permet d’avoir une inclinaison reliante, à mon sens les tentatives de pacification et de résistance ne doivent pas se laisser emporter dans les vieux pieux de l’inhibition et qui devient pernicieux et profitable au processus d’identification imaginaire.

Résister c’est assumer cette singularité agissante, mais bâtir une résistance uniquement sur l’aliénation sociale me parait une entreprise fragile qui perpétue des contestations inaudibles. Etaler sa chevelure me fait penser dans un premier temps à la phrase de Kateb Yacine qui écrivait au sujet de la femme : « sa beauté c’est sa fatalité on l’enferme parce qu’elle est belle or il faut la laisser sortir », dépassant l’affect et cette « pulsion ressentimiste et mortifère » contre la censure sociale ne doit-il permettre « l’articulation dialectique de deux aliénations signifiantes et sociales pour appréhender la division du sujet au sens lacanien. A mon sens la réification fétichiste stérilise le combat en dévaluant la subjectivité. A cet égard en voyant le défilé des photos qui favorisaient la mise en évidence d’une grégarité groupale, ma question fut la suivante : si une lycéenne fut renvoyée pour une tenue légère, une minijupe ou bien un jean serré, l’engouement de la dénonciation chez l’adepte de « la femmeuse » liberté pourra transgresser la loi de l’interdit, en étalant des photos, ou bien nous justifions la pudeur comme étant innée en laissant planer les divagations de l‘indigence des techniciens de la psychologie ou les sexologues ( mécanos du sexe) qui nous confrontent dans la rationalisation du tabou , pour paraphraser le sociologue Norbert élias  ce sont  les signes visibles du processus de civilisation qui affecte l’imaginaire  ? Dans ce cas de figure est ce que l’aliénation sociale fera bon ménage en déconstruisant cette « pudeur genrée » qui dévitalise la subjectivité ? Autrement dit, quand le combat pour l’émancipation réussira-t-il à se débarrasser de certains conditionnements qui ont la « peau dure »  avec l’inhibition comme le disait Freud dans « symptômes et inhibition ». Enfin, la liberté ne doit pas se suffire de cette variété qui met au goût du jour quincaillerie thérapeutique et psychotisation des rapports sociaux

Devant une politique de slogan  sans issue,  Il va sans dire que la complexité de la structure de la subjectivité,  caractérise l’espèce humaine, en tant qu’elle est la seule qui dépende à ce point de’’ l’ordre symbolique’’ et des effets qu’il induit, sur le plan individuel comme sur le plan social.  Autrement l’’analyse l’imaginaire sociale dépend  de l’unité psychique. 

A notre sens, pour exalter  la mise en exergue « de la radicalité du féminin »,il s »agit de saisir la pertinence de l’autonomie à travers le sujet de l’inconscient

 Dans  ce cas  de figure  « la psychanalyse freudienne s’est consacrée –et se consacre encore- à préciser rigoureusement sa conception du psychisme, » qui correspond en fait à la constitution et à l’organisation de la subjectivité, c’est à dire du sujet, en tant qu’il se distingue de l’individu. Ii ne peut pas y avoir d’individu, prenant place dans la société, si la subjectivité connaît des difficultés dans sa constitution. C’est le problème qui est omniprésent ; en filigrane, dans tous les troubles  de la subjectivité,

. La subjectivité et la condition de sujet, indispensables à l’existence, résultent de l’acceptation et de l’intégration progressive par chacun, de l’ordre symbolique, qui est à l’œuvre dans l’échange avec l’autre, et notamment dans le langage, dont la structure détermine toutes les langues. L’ordre symbolique n’est pas à confondre avec l’ordre social, qui n’en tient pas compte généralement, alors que c’est une évidence. «  Le symbolique est la dimension essentielle qui caractérise les êtres humains en tant qu’ils sont des êtres parlants »(seule espèce vivante qui échange avec des mots qui ne forment pas un code fermé). Il permet au mot de se substituer à la chose en la faisant disparaître et en lui donnant désormais son existence par sa nomination, qui sert ainsi à la manipuler.

 Comme  le souligne  bon nombre  de psychanalyste Le symbolique « désessentialise » : il exclut l’en soi de la chose, son essence pour les reléguer au rang de ce qui n’est plus saisissable et qui est impossible à maîtriser, qu’on appelle le réel (à la suite de Lacan). Il introduit un écart incomblable entre lui et toutes les réalités qu’il détermine »


Pour la psychanalyse freudienne (et donc lacanienne),  l'représente un trouble important de l’articulation de ces 3 dimensions constitutives de la subjectivité. Ces 3 dimensions nommées par LACAN : réel, symbolique, imaginaire,  sont noués de telle  façon  par tout un chacun, qu’elles peuvent engendrer des troubles particuliers (névrose, psychose, perversion

Enfin , à mon  sens  le travail d’émancipation ,ne vaut, n’est digne que si les soins qu’elle se donne la peine de prodiguer à ses membres, tiennent compte et prennent en considération la complexité de la structure de la subjectivité, qui caractérise l’espèce humaine, en tant qu’elle est la seule qui dépende à ce point de l’ordre symbolique et des effets qu’il induit, sur le plan individuel comme sur le plan social tes questions .

 Prendre la psychanalyse comme « clinique de l’autre permet  de faire travailler  le  psychique, en évitant l’écueil répétitif qui consiste à voir dans l’enseignement des concepts un jeu de mots esthétique.

 La féminité comme d’autre sujets  nous ont  permet d’être vigoureux quant à l’analyse des situations. ;Or combien de fois lors des débats  nous nous sommes  heurtés  à de multiples confusion  je cite à titre d’exemple  imagination  et imaginaire social , singularité et individualité.     En un mot , la compréhension  du rapport homme femme devra passer par la prise en compte de « la dimension psychique des imaginaires »

Suite aux commentaires exprimés concernant  mon papier intitulé Le combat de la violence contre les femmes : quelle médiocrité du remède j’ai pu développer  quelque ligne sur le thème suivant

L'émancipation sociale entre servitude et calinothérapie

«En premier lieu, il nous faut bien comprendre qu'être différent ne veut pas dire inégal. Le contraire de différent est semblable, même. Le contraire d'inégal est égal et non pas semblable. En voyant dans la différence la marque d'une inégalité, nous faisons faire un pas de côté à la langue sans nous interroger. Nous avons changé de registre, philosophiquement parlant, car la différence n'implique pas l'inégalité.» La différence des sexes - Françoise Héritier

L'impitoyable « censure sociale » brise continuellement les remous  de la parole libre et rend la ‘’grammaire’’ de la contestation évanescente. A cet égard certains médias arabophones adeptes du bégaiement de la pensée ressassent en évoquant des thèmes sociaux qui ont pour objectif l'asservissement de l'imaginaire social.

Les adeptes de ces chaînes faméliques servent de paillasson à une bande de fanatiques, cette conception  renforce la «  socialité anomique » ,  étranglée et réduite à « l'impuissancialisme. »,,,

Les raisons de la crise multidimensionnelle nous permettent de mesurer l'impact  qu'elle a sur la précarisation psychique qui essaie d'affronter l'incohérence qui délite le lien sociale.

En un mot l'érotisation médiatique du sacré aliéne à son tour la subjectivité en conformisant les esprits.

De  ce fait l’ascétisme misogyne apparaît continuellement crachant une décharge explosive. Cette exaltation de la détresse infantile découlant del’’esprit uniformisé  façonne bel et  bien le calcul dogmatique de « l'ignorance sacrée ». Le visage fermé par le bâillonnement de la liberté individuelle  met en avant le charlatanisme ritualiste.

Sur cet aspect, nous pouvons reprendre la citation fort judicieuse de Brecht qui disait la tradition , c’est comme l’alcool. Vous n’empêcherez pas les gens de boire tant que c’est pour eux un progrès »

En effet, le but de cette chronique n'est pas de radoter l’obscénité du musellement  de subjectivité ainsi que la violence sous toutes ses formes que subit la femme    dans son quotidien mais d'esquisser l'essentiel en quelques points; un propos introductif qui consiste à mes yeux à démontrer une vision citoyenne qui servira à réanimer le culte de l'archaïsme sous l'injonction d'une modernité instrumentale aux abois.

Devant ce point de vue pour le moins coercitif, les vagues de contestation à  l'encontre du bégaiement de la pensée s'expriment sur  un ton furieux et ne trouvent point de marée d’équinoxe faute d'aventure romanesque sur le sujet parlant.

Trouver d'innombrables formules admirables telles que guérir le masculin, la lutte contre la « bedouinisation »ne peuvent que chatouiller notre affectivité qui demeure soumise à l'ordre de l'aliénation sociale et ne peut dépasser le stade de révolte.

Faire valoir la dialectique des contradictions nécessite la mise en valeur des contradictions concrètes  et  la mise en évidence de  la subjectivité qui passe au crible «  la modernité liquide » ; cette conception ne  tient  pas  de la rationalité de l’inconscient pour paraphraser un psychanalyste A : « il n’y a pas de modernité sans inconscient »

Il faudrait dire que le conformisme lyrique est parfaitement significatif de l'état somnambulique qui traduit une vacuité des sens. Recoudre les morceaux de la toile et chercher de nouvelles formes en gardant les anciennes significations démontre l'étendue des dégâts du raisonnement alternatif qui favoriserait la schizophrénie.

Devant « la peau abîmée et le corps abîmé. », l’action militante est un  lumignon qui  éclaire une route  douloureuse de luttes contre « le cheval de Troie », qui est la caractéristique  du  refus  du féminin  le plus servile.

Mais les joies ‘’d enflures ébahies’’ de cette action de militance qui appelle de ses vœux la réorganisation des croyances pour des lendemains qui chantent, pousse quant à elle des électrochocs morts  dans le contexte algérien ; ces derniers  essaient  de supprimer  avec le moins de frais possible  ce penchant dogmatique  qui gangrène le lien social.

Sur cet aspect, une fois que le pétard de la subjectivité éclate il ne restera plus que les arguments se limitant à des slogans ; la cacophonie sur la toile  en est un exemple édifiant.

Faute de pouvoir développer une longue ascèse de réflexion sur l'aliénation symbolique et signifiante, ce qui dépasse largement cette chronique, nous tenterons de dire que la modernité instrumentale prônée par un bon nombre d'écrivains supposés  émancipés montre  que cette prescription fera face à la dérobade des sens en alimentant un « imaginaire leurrant »

. Cette logique de régulation capitaliste promue par" la pornographie du temps présent", ne permet  pas le passage d’une société close à une société ouverte au sens de Carl Popper

Dans ce cas de figure, cette modernité devra faire appel à l’émergence du sujet en l’occurrence le « JE » ; cela nécessite le déclenchement d'une dynamique de subjectivation, ainsi conçue l'émancipation servira de pilier à un  processus de rationalisation, et subjectivation, pour reprendre Alain Touraine

A notre sens le sujet autonome pourvu d'une individualité riche au sens de Tozel serait fondée sur le développement de la réflexivité en tant que «  réflexion sur la réflexion ». Cette vitalité de la pensée émancipatrice appellera un imaginaire moteur qui permet un" « espace transitoire » facilitant  la créativité. La pensée subjective  permettra  de tout questionner au lieu de répéter et d'interpréter des textes caractéristiques de sociétés modernes d’où  la conception mortifère  du mimétisme démocratique.

Pour comprendre la genèse de l'impuissanci alisme la mise en branle de la pensée adaptative sur un mode passif au détriment de la’’ pensée inventive’’ « ne feront que transvaser de vieilles boissons dans de nouvelles bouteille »; cela montre que le changement n'est que spongiforme.

 La démarche sinueuse du climat «  intellecticide »  ne peut que renforcer le refus de la féminité sur le plan subjectif. Au-delà de la mascarade hystérique du combat féministe qui se noie dans les profondeurs de l'inhibition, il serait utile de survoler la dimension psychanalytique pour décrypter « la père version du féminin. »

« Nouvelles conférences sur la psychanalyse » de Freud (1), notamment celle qu’il a intitulée « la Féminité », et dans laquelle il précise : « nous devons admettre que la petite fille est alors un petit homme », et surtout : « il n’est qu’une seule libido, laquelle se trouve au service de la fonction sexuelle tant mâle que femelle ».[1]

Quant à Lacan, dans « Télévision », il nous fait remarquer que : « l’ordre familial ne fait que traduire que le Père n’est pas le géniteur, et que la Mère reste contaminée la femme pour le petit homme ; le reste s’ensuit. » Il note, par ailleurs, que si « une femme ne rencontre L’homme que dans la psychose… elle se prête plutôt à la perversion que je tiens de celle de L’homme ». Il conclut  « le fantasme de L’homme en elle trouve son heure de vérité. Ce n’est pas excessif puisque la vérité est femme déjà de n’être pas toute, pas toute à se dire en tout cas »

En un mot  devant « la femme qui  n’existe pas » •  La féminité au sens freudien,  lacanien favorise la subversion de l’aliénation sociale en facilitant « l’advenue du sujet  » t-elle est la question  qui peut battre en brèche l’essentialisme féminin.

Ce qui existe  c’ les femmes,  « une variété absolument incroyable, penser la différence des sexes  par le biais du réel. Comment devenir  femme on ne nait pas  femme et on le devient pas non plus  la féminité ne se transmet pas.  De «  l’envie du pénis » passage au  phallus  qui  est symbolique  on est plus dans l’organe réel. Ceci dit il peut   y  avoir des  hommes qui ont  un Pénis mais  n’ont pas de phallus.

Prenons le cas de l'union conjugale qui reste soumise à la volonté parentale de près ou de loin, notamment chez la mère qui joue une fonction destructrice,en déplaise au combat féministe qui se complaît dans  le métastase de la  résignation . Cet aspect mortifère méconnait les fêlures de la subjectivité faisant valoir le triomphe du combat de la femme potiche car l'élixir du charlatanisme a été intériorisé à bien des égards.

Il suffit de se pencher sur l'éducation surmoïque pour décrypter le rapport mère /fille et mère /fils, qui  retrace naturellement une précarité psychique qui se ravale dans le complexe œdipien.

Sur cet aspect, les tenants de la normalité névrotique qui appuient dans  leurs discours la fonction surmoïque étalent à grand frais leurs pathologies en ordonnant plusieurs types de châtiments corporels pour condamner toute femme souhaitant exprimer tout simplement son individualité.

A notre sens, il serait incongru de vouloir affronter l'abîme de cette violence conjugale sans dynamiter la logique du patriarcat et par conséquent le rôle destructeur  de la mère qui met en évidence la reproduction de l'interdit

Aussi bien chez la femme qui se dit moderne mais qui essaie de flirter avec une soumission entrouverte .La robustesse de la domination se dissout dans la mode éphémère du combat superficiel qui hystérise la question.

Outre l'aspect de l’exploitation abrutissante et du machisme ambiant, la femme use d'une liberté qui se retrouve dans la normalité masculine. L'exemple prégnant est le suivant ; l’envie de procréer n'est pas l'effet du désir mais le fait de plaire à la société et de rendre des comptes aux parents dans le contexte algérien ; cette question mérite un long développement

A cet égard faute d'un travail sérieux sur   la visée  émancipatrice, la femme se noie dans la  résignation tout en privilégiant sa négation. Les arguments sont de l'ordre de «  je l'ai pas tant désire mais pour avoir la paix sociale, la seule issue ». L’édifice  de la subjectivité place le couple dans une réaction bêtifiante qui est celle  de rendre des comptes plutôt que de couper le cordon ombilical. La « dote » en  est l’illustration  parfaite, pour certains féministe, la serrure  consume  son idéal d’autonomie

La relation mère fille /mère fils en dit long sur la liaison  incestueuse  symbolique  que génère ce rapport pathologique. L’orgueil masculin l n'est pas à exclure  l'homme l’exploite en croyant qu'il est fort, ce qui révèle l'attitude débilisée  par la surcompensation virile, n'exclut pas le rôle de la gente féminine dans la perpétuation de l’embrigadement.

La flamme romanesque s’est éteinte sous l’injonction de rythmes fatigués par des mots porteurs d’orage. La normalité masculine devient une nourriture désastreuse dévoilant la "grêle des non - dits. '''

Comme le disait  Simone de Beauvoir « Personne n'est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu'un homme inquiet pour sa virilité. »

”Les mentalités collectives se développent sous l’influence de ‘’pulsions de mort,’’ la séparation et la décomposition ‘’,  anéantissent l’œuvre de l’espoir et  attisent des attitudes régressives accentuées par la brutalité de la réalité sociale.

. Sigmund  Freud  a  essayé  de comprendre  comment  fonctionnaient les  foules,  Il  s’est 'appuyé   notamment  sur  l'ouvrage, La Psychologie des foule,s cet auteur  a remarqué  .   qu'un individu dans une foule  n'a  pas  la  même  psychologie  que  lorsqu’il  est   isolé.  Pour  Freud,  une  foule  existe  quand  un  ensemble  d'individus  met  un  seul  et  même  objet  en place  de  leur Idéal du Moi." " « La  modification  psychique  qui  rend possible  ce que Paul-Laurent Assoun nomme l' "enfoulement »

 La mise en exergue  de cette singularité agissante va  nous permettre de paraphraser le psychanalyste Lacan pour dire  qu'il n’y aura pas de ''rapport sexuel.’’

 Autrement  dit ce psychanalyste  nous fait savoir  que dans la sexualité en réalité  chacun est en grande partie  dans sa propre affaire "" ''il expliquera en disant  qu'il existe  « la médiation  du corps de l'autre , mais enfin de compte  la jouissance  sera toujours votre jouissance. Le  sexuel  ne conjoint pas » ‘ Enfin, devant"" le mentir vrai " pour reprendre Aragon «les méandres de « l’inespéré »  devra lancer une constellation lumineuse et l’encourager davantage dans cette création subjective.

Adnan MOURI 

 

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