Quand le virus Corona coalise avec la crise du capitalisme

 

Par Adnan MOURI 

Chercheur chroniqueur

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 On ne peut pas aborder la question du covid 19 sans rappeler les désastres du capitalisme et de la finance ; cette financiarisation forme un goulet d’étranglement.

L’inhumanité de ce système qui intègre le stade suprême de sa contradiction selon Marx, traduit au fil des ans « une rationalité méthodique du mal », de ce fait même le capital culturel se trouble et s’affole par le « degré de marchandisation » qui fait valoir « la société du spectacle. »

Ces derniers temps, le monde social ne voulait plus accepter cette perpétuelle errance qui faisait des peuples des témoins passifs devant l’atomisation du social.

Depuis une année, l’éveil devient sans cesse une passion renaissante qui traduit dans son sein «  dynamique pessimisme de la raison et l’optimisme de la volonté » pour reprendre Gramsci.

Dans la continuité du renversement de la prolétarisation de l’imaginaire, le lien social permettra de rééquilibrer « des situation inégalitaires », toutefois si le combat de conscientisation marquera l’impression d’une émancipation solide en permettant « de démocratiser la démocratie », sans se fourvoyer dans la mystification des peuples.

Sur cet aspect, nous pouvons dire que « le peuple est divisé contre lui-même », comme le dit à juste titre le psychanalyste Gérard pommier , « il garde sa première enfance, l’amour du père de grandir avec lui et contre lui ».

Ceci dit au fil des ans, le capitalisme a enraciné l’idée de « servitude salutaire », pour le dire en terme foucaldien, le pouvoir de financiarisation est une force affectant d’autres forces en vue d’imposer son emprise, autrement dit « , la dictature de l’actionnariat aura pour principale mission de conduire les conduites ».

Selon l’approche foucaldienne, le fameux pouvoir ne s’exerce pas sur des peuples opprimés où les déterminations sont saturées, mais sur les sujets libres qui ont devant eux, un champ de possibilités.

Dans l’essai du psychanalyste Marx Freud , « occupons les ronds-points », le psychanalyste Pommier nous parlera de la mystique de la marchandise qui fera un matérialisme en décrivant le sadisme le masochisme et le voyeurisme ; pour le psychanalyste, les classes dominantes ne veulent pas faire des bénéfices mais écouter des larmes ;qui ne se rappelle pas des paroles abjectes du PDG de France télécom, « le suicide devient une mode ». En un mot le sadisme comme jouissance perverse précarise le sujet.

Associer le virus du corona à la crise du capitalisme n’est pas le fait du hasard quand on voit comment la financiarisation aliène la force du service public tout en créant l’insécurité sociale ,pour reprendre le sociologue Robert Castel .

Dans ce sens , le philosophe Emmanuelle Brassart nous fera savoir que l’épidémie est nouvelle , le type de virus découle des mutations écologiques de la mondialisation néo-libérale .Autrement dit des saccages des milieux naturels du fait de leur surexploitation .De fait , les systèmes hospitaliers et médicaux ainsi que les organes de recherche sont soumis aux politiques de concurrence, de compétitivité et d’évaluation qui asceptisent la réalité professionnelle voire « la société malade de sa gestion » de Vincent de Gaulejac

.Cette analyse nous renvoie à Marx qui a fait la distinction de l’objectivation du tissu de l’aliénation, car selon lui, le concept d’objectivation met un processus qui permet à la condition humaine de « s’extérioriser dans la nature en vue de la transformer », en un mot pour reprendre Marx , « la nature devient grâce au travail l’expression de l’humain.

Enfin, pour libérer la vie sociale et économique de l’aliénation de l’évaluation, le rêve permet de rompre avec cette impossibilité de la parole.

 

Quand le virus corona coalise avec la crise du capitalisme . (La médiocratie occidentale le cas de la France )

Au-delà du système capitaliste prôné par les États unis et qui trouve son refuge dans une forme de voyoucratie, l'exemple de Trump est édifiant à cet égard ,la question qui mérite d'être posée est la suivante :la politique de Macron qui se différencie totalement de celle de Trump par son contenu républicain, ne va-t-elle pas aussi sans coup férir verser dans la barbarie soft dictée par les lois libérales ?Cette démarche provoquera sans aucun doute l’atomisation du corps social.

En effet, devant cette spoliation rampante, le règne de l'auto aliénation généralisée trouve des assises confortables pour abîmer la référence à la pensée ; elle peut être liée d'une part à la fonction de l'agir instrumental qui inhibe la rationalité et d'autre part le climat« intellecticide »qui fait que la pensée conforme se substitue inéluctablement à la pensée unique.

Dans ce cas de figure "les pathologies sociales du capitalisme décrites par Axel Honeth ne font jusqu'alors que renforcer la dimension moribonde de l'aliénation du champ social en voulant la destruction pure et simple de l'imaginaire sociologique par la servitude des rapports de domination qui surplombent de façon frontale le facteur énonciatif de la vitalité de la pensée en capitulant face aux injonctions de la dépréciation de l'analyse rigoureuse .

Dans ce cas de figure, il est désormais difficile ""d'accepter l'affirmation qu'il existe dans nos sociétés une véritable idéologie dominante assurant tout à la fois, la légitimation de l'ordre social et la dissimulation de la domination.""

Devant cet assujettissement actif /passif qui fait le lit de « la servitude volontaire », il conviendrait de mettre en exergue sa vision sur le mode de fonctionnement des médias qui accentue le sentiment de l'immédiateté qui asservit l'essence de la captation journalistique.

Comme le disait le sociologue Pierre Bourdieu," télévision fait courir un danger très grand aux différentes sphères de la production culturelle, artistique, littéraire (....), un danger non moins grand à la vie politique et à la démocratie.

Cette pensée qui véhicule la doxa ultralibérale et occidentalo -centriste tente d’imposer les choix « uni-optionnels » qui sacralisent l’« économie de marché » et la présentent comme indépassable.

Dans cette optique, tous les moyens notamment médiatiques sont mobilisés pour véhiculer et inculquer cet « impuissancialisme » légitimant au mieux la moralisation du capitalisme ou au pire sa « purification » des interférences étatiques.

L'engouement de bon nombre de citoyens à l'égard de Macron, démontre que nous nous trouvons dans une posture qui fait valoir le culte de la financiarisation devenant un horizon indépassable.

Comme le souligne l'économiste Frédéric Lordan dans son livre : Capitalisme, désir et servitude, « L’objectif du capitalisme est donc maintenant d’obtenir l’alignement parfait du désir et de l’énergie des salariés avec le désir-maître, c’est-à-dire une mobilisation totale des individus au service de l’entreprise : développer un désir intrinsèque de l’activité pour elle-même par l’«épanouissement», la «réalisation de soi» et la «reconnaissance».

Cette soumission entière, corps et âme, qui équivaut à remodeler de l’intérieur les désirs des salariés pour qu’ils soient conformes à ceux de l’employeur, est en quelque sorte un refaçonnage des individus – fabriquer un homme nouveau et joyeux de son sort salarial – et elle s’apparente donc à une forme de totalitarisme, d’où la citation de Gilles Deleuze en exergue de ce livre :« On nous apprend que les entreprises ont une âme, ce qui est bien la nouvelle politique terrifiante du monde »

Dans ce sens , Braudel définit en effet le capitalisme comme « la façon dont est conduit, pour des fins peu altruistes d’ordinaire, ce jeu constant d’insertion » (p. 52) « du capital dans l’incessant processus de production ».

Ainsi Braudel montre très bien la transformation inéluctable du système du marché en capitalisme, du fait de l’accumulation en quelques mains des capitaux précisément retirés du marché.

La valeur d’échange prend le pas sur la valeur d’usage, le crédit devient nécessaire…

« À noter ce lien que constitue l’hypothétique du capitalisme à la fonction signifiante :

« Le capitalisme est d’essence conjoncturelle » (p. 65).

Comme le souligne le psychanalyste René Lew dans son article intitulé le capital inconscient, « Privilège du petit nombre, le capitalisme est impensable sans la complicité active de la société » (p. 67).

« Braudel considère ainsi l’extension géographique du capitalisme suivant les époques et s’oppose à la thèse de Max Weber situant l’origine du capitalisme dans le puritanisme protestant, alors qu’il est évident que le « centre de gravité de l’économie mondiale » ne se déplace selon les périodes historiques que pour des raisons strictement économiques »

Ce culte de financiarisation devenant un horizon indépassable, il ne fera qu’à en accentuer le malaise entre une « socialité désarticulante » doublée d’une « individualité désocialisante ».

Devant la vacuité des sens, les discussions libérales s’harmonisent en passant au crible la dictature du prolétariat qui est passée de vie à trépas depuis bon nombre d’années, ce qui démontre que la pensée marxiste n ‘a pas pu résister à la tyrannie, et ne cherche pas à se fourvoyer dans son ultime contradiction comme l’est le capitalisme actuellement..

Pour embrasser l'élan de l'utopie réaliste en cogitant l'inespéré osons la discussion sur la"déconomie" en disant "stop à Enfin, pour libérer la vie sociale et économique de l’aliénation de l’évaluation, le rêve permet de rompre avec cette impossibilité de la parole.

 

 

 

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